Un Nouveau Jour~ [Mission 1 : Début]

Harukawa Reiko a écrit:

«  MAIS !!! … RHABILLE TOI PUMPKIN , FAIS QUELQUE CHOSE !!!  »

Dans un nouveau sursaut, Hinata poussa un cri semblable à celui d'une gerbille paniquée. La combinaison tomba au sol, et il se rendit compte qu'il était en caleçon. Qu'il avait été en caleçon durant tout ce temps !! La double honte. C'était la tenue parfaite du pervers. En d'autres circonstances et de par son insouciance, le garçon n'était pas des plus pudiques, mais là...

Et elle lui hurlait de faire quelque chose, en se tournant et se couvrant les yeux par pudeur et gêne. Si Hinata s'était tourné également, son cerveau refusait de fonctionner. Le tableau de bord ne répondait plus. Il essayait de retrouver son pantalon dans tout ce noir. Il avait l'impression qu'une seconde durait une minute entière. Ses mains tremblaient, rendant la tâche bien plus difficile qu'elle n'aurait dû l'être. Mais au moins, il était vivant. Certainement mort à l'intérieur, mais vivant. Néanmoins... Est-ce qu'elle l'avait appelé "Pumpkin" ??! Il ignorait ce que ça voulait dire, mais il prendrait ça volontiers à la place de Minus.

Harukawa Reiko a écrit:

«  Oï ! T'as fini ou quoi ? J'te préviens que si tu fais des trucs d'ado derrière mon dos parce que tu m'as vu à poil ... »

Toujours pas sortie pour d'obscures raisons, la voix impatiente de la demoiselle rappela Hinata à l'ordre, qui poussa un autre cri étouffé. Il ne savait pas ce qu'était spécifiquement des "trucs d'ado" pour elle, mais si c'était "paniquer comme un puceau en essayant de retrouver ses esprits", alors il baignait en plein dedans. Par dessus son épaule, le rouquin s'exclama quand même, sait-on jamais.

- Je... ! Non ! Je... Uh... ! Je le jure !!

À ce stade, le volleyeur avait abandonné l'idée d'essayer d'enfiler cette fichue combinaison qui l'avait mise dans ce pétrin initialement. Maudite tenue ! Il tentait simplement de se rhabiller, rassemblant ses affaires contre son torse alors qu'il était accroupi devant la mallette. Mais alors qu'il se faisait, il se rendit compte de la même fatalité que Reiko sans doute il y a quelques instants. Peu importe dans quel ordre ils sortiraient et comment ils étaient habillés, les gens découvriraient sans l'ombre d'un doute le fond de l'affaire en voyant les lieux en additionnant 2+2. Si Hinata était capable d'en venir à cette conclusion, tout le monde l'était !

- Qu... qu'est-ce qu'on va faire ?? demanda-t-il encore tout rouge et embarrassé, alors qu'il n'abandonnait pas sa recherche de pantalon.


Pourquoi il avait fallu aussi que cette combinaison soit en plusieurs parties ?! Qui avait fait ce design foireux et moulant ?

Ce type n'était vraiment pas doué pour insulter mais il en avait assez dit. De la légitime défense, mais bien sur ! Ange enregistrait la conversation avant d'en envoyer une copie sur son "cloud" : son espace personnel sur internet. La demoiselle partait du principe que l'être qui organisait cette chasse était resté indifférent au meurtre commis en ce lieu et qu'il n’interférerait par conséquent pas davantage dans les affaires entre humains à partir du moment où il n'était pas impliqué. C'était pour cette raison que la petite française n'avait pas filmé la boule noire, ni la chambre. La jeune femme avait seulement filmé le cadavre et le tueur en gros plan, préservant ainsi le secret de ce lieu mais la connexion au cloud ne se faisait pas. Ange aurait tenté ! Ceci fait, elle rangeait son téléphone dans la poche interne de son uniforme.

"Vous devriez épouser une française, ça vous enlèverait peut être le balais coincé dans le fondement, hihi."

Mature pour son âge, Ange n'en demeurait pas moins une adolescente et elle concluait en tirant la langue au méchant raciste. Pléonasme !

*Hmmm, Hinata n'est toujours pas revenu*

Le japonais était allé se changer dans le couloir après les avoir avertis. Ange pensait qu'il mettait un peu trop de temps à revenir. Elle songeait au temps qu'il lui avait fallu pour mettre sa propre combinaison, au temps que devrait mettre un garçon certes amical mais pas spécialement doué en dehors de sa passion pour le volley-ball et elle en concluait qu'il devait être en train de peiner pour revêtir la tenue sombre.

*Ho bravo !*

La lycéenne réalisait à ce moment précis avoir vu du coin de l’œil la grande jeune femme se diriger elle aussi vers le couloir en portant une mallette … ce qu'elle était allé y faire était évident, elle était allé se changer à son tour mais elle aurait du voir de suite le beau gosse et rebrousser chemin, non ? A moins qu'elle l'ait aidé à se changer. Elémentaire, mon cher Watson ?

*A moins que la présence de la grande jeune femme ne fasse que gêner encore plus Hinata !*

La petite française marchait à son tour vers le couloir à son tour et entrouvait la porte mais sans en franchir le seuil pour le moment. Sa voix serait entendue mais elle ne voyait pas ce qui se passait de l'autre coté de cette même porte.

"Youhou !"

Ca c'était pour attirer l'attention. La blonde poursuivait :

"Hinata-chan, as-tu besoin d'aide pour mettre la combinaison ? Puis-je entrer, moi aussi ?"

Ils n'avaient même pas eu le temps d'établir un plan de secours qu'une voix étrangère et à la fois familière les surprit dans leur couloir des secrets.

Ange Des Monts a écrit:

"Youhou !"

Cette voix... Non... ! C'était... !

Ange Des Monts a écrit:

"Hinata-chan, as-tu besoin d'aide pour mettre la combinaison ? Puis-je entrer, moi aussi ?"

Avec cette expression de terreur sur le visage, mille pensées virevoltant dans sa petite tête, Hinata paniqua. Des dizaines de scénarios catastrophes s'étaient entrechoqués à cet instant, tous finissant par Ange le détestant, les autres personnes de la chambre le traitant de pervers, les ragots au lycée, les rumeurs, puis les faits, sa réputation détruite, et le pire du pire : le club de volley le renvoyant pour avoir terni leur honneur. Soudain, le couloir élongé lui parut se rétrécir, devenir étouffant, étriqué, s'allonger en longueur... Elle n'était pas encore là. La française avait eu la décence de se cacher et demander l'autorisation pour venir ici. Tout n'était pas perdu. Il y avait encore moyen de--- Oui.

...

Ce simple mot, cette onomatopée, brisa le silence en guise de réponse. Il avait totalement devancé la jeune femme, qui étant adulte aurait sans doute pu trouver quelque chose de plus sensé - ou pas ? Il avait dit ça instinctivement, mais si on regardait le visage du rouquin, c'était comme si son âme l'avait quitté.


Pourquoi avait-il dit oui ? Pour le besoin d'aide ? Pour dire que ça allait ? Pour lui dire qu'elle pouvait entrer ? Pour accepter son sort ? Par réflexe ? Par instinct de survie ? Parce que ? Quoiqu'il en soit, pour aucune de ces situations cette réponse ne convenait. Le cerveau d'Hinata avait littéralement fondu. C'était comme si sa tête avait envoyée une note de suicide à son corps, et que sa bouche s'était animée de sa propre volonté pour en finir. Là, dans son caleçon orange, tenant ses pauvres habits entre ses bras, ne parvenant pas à distinguer combinaison de tenue, le pauvre Hinata était mort avec son insouciance, baignant dans son innocence. Si Reiko se retournait, elle pourrait croiser le regard sans vie de Pumpkin, seulement égalé par celui de Komaeda Kotaro.
C'était la fin.
Tout était fini.
Reiko Harukawa : Délinquante Sexuelle.
Hinata Shōyō : Pervers Miniature.
Fin.

Du moins, ça aurait été peut-être le cas, mais non.
Le destin en décida autrement.

Un bruit extérieur offrit une distraction suffisante pour espérer que le pire ne se produise. Un événement auquel personne ne s'attendait.
Une main tendue par Dieu ?
Le Dieu Noir ?

C'est dans un grésillement que le devant de la sphère affiche ce timer. À peine le temps de s'en rendre compte que les transferts commencent. De la même façon que vous êtes arrivé, vous êtes téléporté (sans rayon cette fois, vous semblez juste vous faire scanner) quelque part...

Tout d'abord, c'est un cri strident qui vous avertit de la situation. En effet, Hanazono Ichiro est en train de s'effacer sous les yeux horrifiés de Haruko. Depuis le sommet du crâne, il semble disparaître petit à petit, comme gommé dans l'espace. Alerté par les cris et le grésillement sonore à l'intérieur de sa tête, l'employé immobilier semblait déboussolé et légèrement paniqué.


- Hein ?! Quoi ?!

Le concerné eut très peu de temps pour comprendre la situation, alors que ses yeux avaient désormais un tout autre champ de vision et que ses jambes disparaissaient en même temps.

- Weuah !! Fait chier !!! C'EST QUOI CETTE--?!!

Sa phrase fut malheureusement interrompue, perdue à jamais dans les abîmes alors que sa bouche était avalée par le vide. Son cri ne présageait rien de bon, témoignant de ce qu'il avait vu "de l'autre côté", alors que son corps continuait à gesticuler et à bouger dans tous les sens. La jeune athlète terrorisée recula vivement, se cognant au binoclard louche, finissant presque dans ses bras. En voyant ce cauchemar vivant, Kawahama paniqua totalement et se boucha les oreilles en courant vers un coin au fond de la salle pour s'y rouler en boule.


- Putain d'merde !!! Qu'est-ce qui s'passe ?!! éructa Naoya en pointant son arme à tout va.
- C'est comme à l'arrivée !! Ça commence !!! répondit Ikuto pour avertir son ami.

Mais un autre transfert avait commencé, celui de Haruko qui ne s'en rendit pas immédiatement compte. C'est Ikuto qui la pointa du doigt et lui fit prendre conscience de son sort.

- Ça continue !!


- Kyaaaah !!! NON !! JE NE VEUX PAS MOURIR !!! À L'AID--!!! s'écria-t-elle terrorisée et accrochée au col de celui qu'elle avait accusée de louche. Les larmes envahissaient ses yeux alors qu'elle fixait Kokutou, puis fut "décapitée" par le rayon, qui finit par la faire disparaître.


Soudain, ce fut au tour du vieil homme, qui se rendit compte par lui-même grâce au reflet de la baie vitrée. S'il ne broncha pas, il était comme tous les autres agité, mais l'était dans le plus grand mutisme.

À ce stade, tous ceux restants pouvaient sentir des gouttes de transpiration inonder leurs corps. Le stress, la tension, la peur de l'inconnu, la terreur même pour certains, toutes ces émotions s'entrechoquaient face à l'imminence et la fatalité de ces téléportations qui se succédaient sans interruption. Ce fut d'ailleurs au tour de Kazuka, toujours ligoté au sol, qui se vit transférer. Quant à Ange, sans doute interpellée par tout ce vacarme, elle subissait à présent le même transfert que tous ceux l'ayant précédée. Terrorisé, Kawahama tremblait de tous ses membres en faisant un mouvement balancier, les oreilles couvertes par ses mains moites.


- J... je ne... je ne veux pas mou... mourir... je ne veux pas mourir...

C'est dans l'indifférence et dans son coin que le pauvre bonhomme aux habits encore humides disparut. Maintenant, Kokutou était appelé à son tour !

- QU'EST-CE QU'ON FAIT POUR LES TENUES BORDEL ?! s'exclama Shiroyan en regardant son meilleur ami.
- PLUS LE TEMPS ! TANT PIS !! ON FAIT SANS ! répondit Ikkun en empoignant son pistolet à deux mains, prêt à tirer à l'arrivée.

Les deux adolescents subirent le même traitement quasiment en même temps.
Allez, au pas, petits soldats. Allez vaillamment combattre l'ennemi éternel.
C'est au tour de Reiko, la délinquante sexuelle, de commencer à disparaître.
Et enfin bon dernier, Hinata.


La salle retrouvait sans calme initial. Enfin. Aaah, la tranquilité. Loin de ces babouins. Je me demande combien reviendront ? Hum ? Ah oui, il reste le cadavre de Kotaro-san. Boum ! Sa tête explose. Au retour des soldats, le corps aura disparu, ainsi que tout le sang. Comme neuf ! Quel concierge de folie je fais, dites.

Cela faisait une poignée de minutes que Ange était sortie de la pièce et qu'un certain silence c'était installé, les paroles de Kazuka n'avaient pas conduis à sa libération malheureusement.

Le profil étrange fut remplacé par un compteur indiquant 1 heure. Serait-ce un délai imposé aux personnages sélectionnées pour accomplir ceux pourquoi ils étaient là ?

** On va maintenant savoir où ils veulent en venir. **

Un brin de frissons traversa le dos du promoteur immobilier lorsqu'il vit tour à tour les individus enlevés progressivement comme si ils subissaient l'effet inverse de ce fameux laser.

Lorsqu'il vit le vieil commencé à être enlevé, Kazuka eut le réflexe instinctif de se tordre de manière à pouvoir ce saisir de la valise que le jeune homme à lunette lui avait envoyé, son mouvement était accéléré mais il espérait ne pas attirer l'attention.

Ange faisait volte-face en entendant un cri juste au moment où elle était sur le point de tourner la poignet de la porte pour entrer dans le couloir. Le regard de la petite française croisait le chronomètre affiché par la sphère noire - cette information notée dans un coin de sa mémoire - avant de se porter sur l'origine du cri. Alors ça ! Voila que les transferts reprenaient ! La lycéenne n'avait pas pensé qu'ils puissent reprendre vers une autre destination, tout comme elle n'envisageait toujours pas que les armes futuristes puissent être désactivées uniquement en ce lieu, tout comme elle ne remarquait pas la manœuvre audacieuse de Kazuka.

"Hinata-chan ! On est transférés !"

Criait-elle pour avertir le volleyeur pendant qu'une femme disparaissait dans un état de panique totale. Pour sa part, la blonde était surprise par ce qu'elle ressentait à ce moment précis.

*Je me sens toute bizarre !*

Les aurait-on amenés ici, leur aurait-on annoncé une chasse à l'alien et leur aurait-on proposé de les équiper pour ensuite les tuer dans une sorte de … désintégration progressive ? La jeune femme ne le pensait pas une seule seconde. Par conséquent, pas de peur ni de tension et encore moins de de goutte de transpiration pour la demoiselle qui sentait au contraire un frisson d'excitation la parcourir et l'adrénaline se répandre dans tout son corps !

"Que la chasse commence !"

S'exclamait-elle en tenant alors son fusil à deux mains avec une détermination totale tandis que Kazuka était transféré à son tour. Son propre transfert survint ensuite.

Malgré les indications autoritaires de la délinquante sexuelle d'infortune ainsi que de la prévenance d'Ange, la panique soudaine extérieure eut raison du bon sens de Hinata. Pendant un court instant, il crut même que cette panique, ils en étaient la raison. Mais lorsqu'il entendit le mot "transferts", lorsque la jeune femme qu'il avait vu nue malgré lui tenta de l'aider avec ses instructions à revêtir la tenue beaucoup trop moulante, son esprit refusa à nouveau de coopérer. Si elles étaient plutôt claires et faciles à comprendre, ces indications, l'agitation ambiante, les cris, et enfin la disparition progressive de la femme en question finirent par embrouiller le tout dans sa tête. Bien qu'il acquiesça frénétiquement alors qu'elle disparaissait sous ses yeux ambres, le garçon était perdu.

Se mettre tout nu ? Certes, il n'y avait plus personne maintenant, et plus grand chose à enlever pour être franc... Mais l'inconnu, si cela l'excitait en temps normal, ne l'enchantait VRAIMENT PAS lorsqu'il se l'imaginait cul-nu, peu importe ce qui les attendait "là-bas". La sphère avait visiblement que peu à faire du niveau de préparation de tout un chacun. Et Hinata était désormais tout seul, dans ce couloir. Peut-être même dans la chambre. Il aurait bien été vérifier, mais chaque seconde comptait.

- Est-ce que j'ai le temps ?? s'inquiéta-t-il en regardant la combinaison.

Enfin... la moitié. L'autre avait emportée avec elle le reste ! Elle avait parlé de l'aider à mettre la suite, alors, ça devrait aller. Hinata se prépara à enlever son caleçon, lorsqu'une sensation étrange s'empara de tout son corps. Un vrombissement presque imperceptible. Un feeling. Une corde vibrant dans l'âme. Quelque chose d'inhabituel. Ça commençait. C'était son tour ??

- Aah ?! AH NON !! CROTTE !!

Hinata était alarmé, coincé dans un dilemme cornélien dont il était le seul maître et décisionnaire. Plus le temps !! Son instinct lui disait qu'il fallait mettre la combinaison. Mais la raison... La raison, les derniers mots de la jeune femme du couloir, et l'hésitation... Le volleyeur balança la moitié de combinaison par terre. D'un bond, il se rua sur les habits qui avaient été heureusement séparés précédemment dans la foulée. Pumpkin renfila sa tenue de sport, à commencer par son pantalon. Au moins, celle-ci, il avait l'habitude de la porter ! Et puis, elle était noire aussi ! Même s'il avait remis son pantalon à l'envers, et que personne ne le verrait probablement, il se sentait déjà plus à l'aise, mais restait le t-shirt et la veste !

Alors qu'il tendait la main vers ses habits, Hinata écarquilla grand les yeux.

- Aaaah !! Ma... ma main !!

Disparue. Il était en train de s'effacer, lui aussi ! Il se sentait terrifié l'espace d'un instant, mais reprit ses moyens assez vite. Il ne pouvait pas être transféré torse nu ! Sinon, toute cette scène, la honte essuyée, le ridicule, tout ça aurait vraiment été pour rien, et tout serait même pire ! Alors il attrapa de son autre main sa tenue et l'enfila aussi vite que possible dans la mêlée, sa tignasse finissant toute ébouriffée - encore plus que d'habitude. Puis, alors que ses jambes disparaissaient aussi, mais qu'il pouvait toujours marcher dans l'espace actuel comme par magie, Hinata agrippa sa sacoche et la remit hâtivement en bandoulière. Au même moment, ses yeux n'étaient plus, transportés ailleurs, un autre champ de vision, qui laissa échapper d'entre ses lèvres une longue onomatopée, avant de disparaître dans le néant, faisant de ce son le dernier à résonner dans cette mystérieuse chambre pour ce soir... et pour l'instant.